Plus de 205 millions de personnes confrontées à une insécurité alimentaire aiguë : mise à jour semestrielle du RMCA
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Pour la quatrième année consécutive, l'insécurité alimentaire aiguë mondiale a augmenté en 2022. Selon la mise à jour semestrielle du Rapport Mondial sur les Crises Alimentaires, 205,1 millions de personnes dans 45 pays et territoires se trouvaient en phase 3 (crise) ou plus de l'insécurité alimentaire en septembre 2022. Cela représente une augmentation de 29,5 millions de personnes par rapport à 2021.
Pas moins de 38,6 millions de personnes réparties dans 34 pays sont en phase 4 (urgence) d'insécurité alimentaire, tandis que 236,5 millions de personnes sont en phase 2 (stress) d'insécurité alimentaire. Il est important de noter que ces chiffres, bien que significativement plus élevés que ceux de l'année précédente, couvrent moins de pays que le RMCA 2021 (41 contre 45). En d'autres termes, il est probable que le niveau réel d'insécurité alimentaire aiguë dans le monde soit encore plus élevé que celui rapporté.
La République Démocratique du Congo, l'Afghanistan, l'Éthiopie, le Nigéria et le Yémen représentaient plus de la moitié de la population mondiale en phase 3 ou pire d'insécurité alimentaire en septembre 2022. En outre, près de 500 000 personnes devraient atteindre la phase 5 (famine) d'insécurité alimentaire d'ici la fin de l'année 2022 ; la majorité d'entre elles se trouvent en Somalie, et des populations moins importantes au Yémen, au Soudan du Sud et en Afghanistan.
Le rapport met en évidence plusieurs types de chocs qui ont convergé aux niveaux mondial, régional, national et ménages pour porter l'insécurité alimentaire aiguë à ces niveaux alarmants. Il s'agit notamment de conflits prolongés, de phénomènes météorologiques extrêmes, de crises économiques persistantes, de la hausse des prix alimentaires mondiaux et nationaux, ainsi que des effets persistants de la pandémie de COVID-19 et du conflit en Ukraine.
Comme les années précédentes, l'Afrique reste la région la plus durement touchée par la hausse de la faim. Ces dernières années, la Corne de l'Afrique a souffert d'une sécheresse pluri saisonnière qui, combinée aux conflits en cours dans certaines régions et aux chocs économiques, a plongé près de 32 millions de personnes dans une insécurité alimentaire aiguë. En parallèle, l'Afrique de l'Ouest et la région du Sahel ont connu une augmentation de l'insécurité alimentaire de phase 3 ou pire de 41% par rapport à 2021 selon l’IPC. Les régions d'Afrique centrale et australe ont également connu des augmentations à deux chiffres des niveaux de faim, notamment Madagascar, le Malawi et la Tanzanie.
Plusieurs pays d'Amérique Latine et des Caraïbes ont été frappés par une aggravation des chocs économiques et des phénomènes météorologiques extrêmes. Haïti et le Guatemala, qui connaît la plus grande crise alimentaire de la région, sont particulièrement préoccupants, indique le rapport.
L'insécurité alimentaire aiguë a également augmenté en Ukraine par rapport aux niveaux de 2021.
Le rapport réitère un appel à l'action pour une augmentation de l'aide humanitaire et des investissements dans le soutien aux moyens de subsistance, la sécurité sociale et le renforcement de la résilience à long terme pour les populations pauvres et vulnérables.